Rythmes scolaires: des évidences et quelques menaces

Publié le par SNFOLC Jean Renoir

logo_fo_07-copie-2.jpgPRESSE - COMMUNICATION - JEUDI 3 FÉVRIER 2011

Rythmes scolaires

DES ÉVIDENCES ET QUELQUES MENACES

Article paru dans FO Hebdo n°2973

 

Créé en juin dernier, le comité de pilotage sur les rythmes scolaires a remis son rapport de synthèse au ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, mardi 25 janvier.

Après avoir recueilli l’avis d’une soixantaine d’organisations (enseignants, élus, parents d’élèves, etc.), le comité de pilotage dresse une série de constats et de pistes de réflexion censées faire consensus.

Ainsi, la journée scolaire est considérée comme «trop longue et fatigante», la semaine «épuisante à l’école primaire», et l’année scolaire «globalement déséquilibrée, entre un mois de juin inexistant et un premier trimestre inutilement long».

Pour ce qui est de la journée, beaucoup estiment qu’elle doit être «moins lourde», ce qui ne signifie pas forcément moins longue. En clair, il s’agirait par exemple d’alterner les activités, d’inclure dans ce temps quotidien le travail personnel et de ménager de vraies pauses, en particulier pour le déjeuner.

Mais c’est au niveau hebdomadaire que l’appréciation est la plus forte. De l’avis général, la semaine de quatre jours, instaurée en 2008 par Xavier Darcos, fait l’unanimité contre elle. Conçue avant tout pour pouvoir diminuer le nombre d’enseignants et réaliser ainsi des économies budgétaires, elle se traduit concrètement par «une grande fatigue des élèves et un resserrement des enseignements qui nuit aux apprentissages». Voilà pourquoi la plupart des responsables consultés affirment leur préférence pour une semaine de quatre jours et demi avec le mercredi matin.

Enfin, au niveau annuel, la quasi-totalité des organisations – dont FO – proposent l’adoption d’un rythme sept semaines de classe / deux semaines de congés, afin de rééquilibrer l’année.

CONSENSUS MOU?

Néanmoins, le rapport du comité de pilotage n’est pas exempt de critiques. Par exemple, il mène la réflexion autour des rythmes scolaires sans se préoccuper assez de l’impact des mesures prises ces dernières années en matière éducative. Ainsi, il est évident que les suppressions de postes à répétition (16 000 de plus en 2011) accroissent les effectifs par classe et alourdissent qualitativement la journée des élèves comme des enseignants. De même, les élèves devant suivre l’aide personnalisée en surplus des horaires scolaires classiques se retrouvent avec des journées à rallonge épuisantes. FO avait d’ailleurs souligné ces points dans son intervention devant le comité de pilotage le 6 octobre dernier et concluait: «Comment ne pas considérer que ces décisions ne pèsent pas lourdement dans la dégradation des conditions d’étude des élèves, dans l’alourdissement de la journée de l’élève et sur les conditions de travail des enseignants?»

Enfin et surtout, le comité de pilotage et Luc Chatel envisagent de transférer le choix de l’organisation scolaire aux collectivités locales ce qui, selon la FNEC-FO, «conduit à des inégalités de droit pour les élèves et à l’absence d’un statut de fonctionnaires d’État pour les personnels».

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