Réponses du Recteur de Gaudemar aux questions de la délégation FO, 3 septembre

Publié le par SNFOLC Jean Renoir

Une délégation du SN-FO-LC composée de Marie Edmonde Brunet, secrétaire générale, d'Edith Bouratchik et Jacques Paris, secrétaires nationaux, a été reçue le 3 septembre à sa demande par Monsieur le Recteur de Gaudemar, en charge de la réforme des lycées.

Le SN-FO-LC,  qui n'a pas signé avec le Ministre les 16 points de convergence a exposé ses préoccupations et revendications dans une audience bilatérale.

Le SN-FO-LC a formulé quatre demandes de garanties :

► sur le maintien des postes,
► sur le maintien du statut des professeurs, des CPE et des COP
► sur le maintien des horaires disciplinaires,
► sur le maintien du bac.

Le recteur de Gaudemar a indiqué qu'il n'était pas en mesure de répondre et que son point de départ était « pédagogique ».

Pour le SN-FO-LC, l'enseignement et la manière d'enseigner, la pédagogie donc, découlent des horaires, des effectifs des classe et donc des postes et du baccalauréat.

Postes : FO a demandé la garantie qu'aucune suppression de postes ne découlerait de la réforme étalée sur 3 ans.

Le recteur a rappelé que la réforme était préparée dans un contexte budgétaire précis : la nouvelle maquette horaire  aura forcément des conséquences en termes de coût des lycées.

Selon notre interlocuteur le  « réalisme », c'est qu'il y a aura des conséquences en terme d'emplois.

Le ministre tranchera sur la nouvelle maquette de la classe de seconde en décembre 2008.

Statut : FO a demandé le maintien des statuts des personnels, en particulier le maintien du décret du 25 mai 1950
qui garantit un service hebdomadaire défini en maxima hebdomadaires d'heures d'enseignement, la reconnaissance de la qualification disciplinaire des professeurs, le droit à un poste dans un établissement (et interdit les compléments hors commune).

Le recteur a reconnu que la réforme des lycées croise le « chantier de la condition enseignante »,  avec la mise en place des activités d'accompagnement, l'aide à l'orientation, les modules semestriels ... et que le décompte dans les services serait à discuter. « Les missions de chaque corps devraient évoluer ».

Les CPE et les COP seraient chargés de l'accompagnement éducatif sous la responsabilité de l'enseignant.

Tout est possible : polyvalence, annualisation, allongement du temps de présence...

Le décret de 50 est bien sur la sellette.

Horaires : FO a demandé le maintien des horaires disciplinaires sur une base annuelle

Monsieur le Recteur a reconnu que tous les enseignements qu'ils soient « fondamentaux » ou « modulaires » peuvent être semestriels ; que tous les enseignements peuvent se faire de façon modulaire, que chaque élève pourra changer de module dans le cadre de la semestrialisation de l'enseignement de toutes les disciplines ; en conséquence, tous les programmes d'enseignement seraient revus pour les formater sur 5 mois. La référence n'est plus l'année scolaire mais le semestre pour l'ensemble des disciplines qu'elles soient fondamentales ou d'approfondissement. L'élève devrait donc construire son parcours individuel en modules semestriels, en opposition au « modèle annuel du XIX° siècle ». Ce serait la fin du principe : à chaque année scolaire doit correspondre un niveau de connaissances.

 Baccalauréat : FO  a demandé le maintien du bac, examen terminal et anonyme, pour conserver son caractère national

Monsieur de Gaudemar indiqué que le déroulement du bac serait une des conséquences de l'organisation du lycée. Il a précisé : « davantage de contrôle continu, c'est sur la table. »

 «Tout est ouvert » sur toutes les questions : postes, statuts, enseignements disciplinaires, transformation des missions de chaque corps, remise en cause de l'année scolaire, transformation des missions propres à chaque corps de l'éducation nationale, renforcement de l'autonomie par la mise en place de l'enseignement modulaire qui doit correspondre au « public » élèves et  adaptation des services et missions de l'enseignants, des CPE et des COP en fonction des réalités locales.

Tout est remis en cause. Tout devrait être bouclé d'ici la fin 2008 !

C'est ce qu'a dit le premier ministre le 25 août: « Nous voulons nous attaquer au fond du sujet: c'est des horaires trop chargés, un nombre de matières enseignées trop important, qui ne laisse pas assez de place aux fondamentaux, un enseignement pas assez personnalisé ».

 En cette rentrée, nos conditions de travail se dégradent, mais nous avons des statuts, des obligations de service statutaires sur lesquels nous pouvons nous appuyer. Alors demain, sans statut, avec des « missions » autres que celles qui sont aujourd'hui dans notre statut, avec des modules en lieu et place des heures de cours et pour toutes les disciplines, qu'en sera-t-il ? Monsieur le Ministre déclare «  le lycée français très "démodé", et vouloir « substituer le lycée campus au lycée caserne » (déclaration du 28 août). C'en serait donc fini de l'année scolaire. Le Ministre affirme que la mise en place de la réforme des lycées ne posera pas de problème et qu'il suffirait de fournir aux établissements « un logiciel d'emploi du temps construit sur 6 mois ».

 

Montreuil, le 4 septembre 2008

Publié dans Réforme du lycée

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